vendredi 30 septembre 2016

23 septembre - J+4

Dernier réveil à l'hôpital.

La nuit a été correcte mais Quentin n'est pas pressé de rentrer à la maison il est bien conscient que les distances à parcourir seront plus longues et puis il ne se trouvait pas si mal à l'hôpital.

Ce matin, nous voyons avec l'infirmière pour le doucher avant le changement du pansement. Elle nous donne un sac poubelle pour emballer le bandage et nous voilà partis pour la première douche.

Nous asseyons Quentin au fond du bac de douche, assis par terre avec la jambe "emballée" en dehors de la douche. C'est pratique car il n'y a ni porte, ni rideau. On peut bien le savonner et lui laver les cheveux, après 4 jours de toilette dans le lit, ce n'est pas du luxe.

Après la douche, l'infirmière vient pour changer le pansement. Elle est toute jeune et doit à peine sortir de l'école. Elle n'a jamais vu ce genre d'appareil et ne semble pas très sereine mais elle se lance en regardant bien comment c'est fait pour refaire la même chose.

Elle déballe les différents bandages et nous découvrons ensemble le fixateur qui est vraiment impressionnant. Comme le montre la radio, 4 vis grosses comme mon petit doigt rentrent dans la jambe et son reliées par un appareillage métallique à l'extérieur de la jambe avec une vis sans fin au milieu qui servira à allonger la jambe. Il faut utiliser du sérum physiologique pour humidifier les compresses qui sont collées par le sang. Quentin est un peu impressionné par le sang qui coule et se cache derrière son doudou plusieurs fois mais il est très courageux. Une fois tous les bandages enlevés, elle désinfecte les "fiches" qui rentrent dans la jambe, Quentin trouve que ça le gratte et ça lui fait du bien. Elle nettoie le dessus de la jambe qui a des points résorbables: c'est l'endroit qui a été ouvert pour casser l'os. Dans l'ensemble, les plaies sont très propres. Il ne reste plus qu'à remettre des compresses propres et des bandages pour cacher tout ça.

Nous devons voir le chirurgien avant de partir mais celui ci est en opération toute la matinée. Ce n'est que vers 13h30 qu'il passe pour nous confirmer que nous pouvons partir. Avant ça nous lui demandons quelques ordonnances indispensables avant de rentrer chez nous:
  • une ordonnance pour les séances de kiné - tous les jours pendant un mois à renouveler
  • une ordonnance pour l'infirmière - 3 fois par semaine pendant un mois à renouveler
  • une ordonnance pour des anti douleur - du doliprane - et les kits de pansements pour l'infirmière
  • une ordonnance pour des béquilles (de préférence à demander avant l'opération)
  • un courrier pour mettre en place le PAI à l'école. Ce courrier permettra de faire venir le kiné à l'école et il permettra aussi à la maîtresse de donner du doliprane en cas de douleur.
Il est 14h30 et nous rentrons à la maison. Quentin s'installe à l'arrière de la voiture et se cale le dos contre la portière, les jambes sur le fauteuil arrière de la voiture pour éviter qu'il ait les jambes qui pendent dans le vide. On espère ne pas rencontrer les gendarmes ou alors d'en rencontrer des compréhensifs ...
C'est bon de retrouver son canapé :-)


A peine arrivés, nous passons à la pharmacie récupérés tout ce qu'il faut et c'est l'heure de la musique. Quentin, qui joue du cornet, n'a pas envie de rater la première répétition de l'orchestre. Je lui propose de l'amener et de rester avec lui au cas où il ne se sentirait pas bien pour le ramener de suite à la maison. Il est d'accord et nous partons donc à la musique.
Il va tenir l'heure entière et n'a pas eu mal.

Première nuit à la maison après l'opération. Il appelle une fois dans la nuit pour aller aux toilettes mais plus d'angoisse, on dort beaucoup mieux à la maison.



mercredi 28 septembre 2016

22 septembre - J+3

Réveil jeudi matin, tout va bien.

Tout le monde a l'air d'accord pour dire que nous sortirons de la clinique le lendemain, cool. On se pose encore pas mal de questions mais on va essayer d'obtenir des réponses. En effet, le pansement n'a pas encore été changé et nous ne savons pas trop quelles seront les consignes pour les soins infirmiers à la maison. Comment va-t-on le doucher ? L'infirmière nous rassure, nous aurons toutes les réponses avant de partir.

La journée se passe, Quentin s'aventure en béquilles dans le couloir. Il a maintenant le droit de se lever sans la kiné mais avec quelqu'un derrière lui. Il peut aussi aller aux toilettes, parce que le "pistolet" c'est pas super pratique :-)


Nous allons aussi visiter la salle de jeu, bref, Quentin gagne petit à petit en autonomie.


Quentin n'a presque plus mal. Le plus difficile c'est quand il se lève et qu'il met les jambes vers le bas. Le sang se met à circuler dans la jambe et ça picote. Bien sur il a mal quand il pose le pied pour marcher mais pas tant que ça. On tient le bon bout !!

L'après midi, nous empruntons un fauteuil pour aller goûter dans la jardin


La journée passe vite et de nouveau la nuit arrive.
Je donne l'atarax à Quentin avant le film du soir pour assurer le coup. A la fin du film Quentin n'est pas super fatigué et fait encore une petite crise d'angoisse. C'est notre dernière nuit à l'hôpital, je suppose que je trouve les bonnes paroles, après 15 mn de télé, il s'endort. En plus, comme il a moins mal il peut dormir au moins sur le côté donc c'est beaucoup plus facile pour lui.
Mon triste constat du soir: mon fils est immunisé contre la drogue, l'atarax n'a rien fait !!!

21 septembre - J+2

Quentin se réveille en plaine forme, comme d'habitude.

Nous reparlons un peu de cette nuit difficile pour essayer de comprendre ce qui s'est passé. Quentin admet qu'il n'avait pas très mal, il était à 3 (sur 6) et ne comprend pas pourquoi il s'est mis dans cet état. "C'est trop difficile, je ne vais pas y arriver, pourquoi c'est à moi que ça arrive, j'an ai marre", voilà les paroles de la nuit.
On se met d'accord pour dire que c'est n'est pas la douleur mais le ras le bol qui a déclenché une crise de "panique". On parle de tout ça pour dédramatiser.

De mon côté en tant que maman, je me sens tous à fait capable de gérer une crise de panique dès lors que je sais que ce n'est pas la douleur qui est insoutenable, je me prépare donc dans ma tête pour gérer la prochaine.

En fin de nuit, l'infirmière a coupé la perfusion sans la sortir pour voir si Quentin supporte le traitement oral. Nous passons donc au doliprane en sirtop, en plus c'est bon, c'est sucré  et à la fraise ... trop facile.

La kiné fait son premier passage: aujourd'hui, on sort du lit pour faire les premiers pas. Elle le fait marcher du lit jusqu'à la porte de la chambre: papa suit avec la perfusion.
Au passage on se fait enguirlander car nous n'avons pas de béquilles ... étant donné que le chirurgien ne nous avait pas fait d'ordonnance en avance de phase nous n'avions pas prévu, c'était un tort. A savoir donc pour les suivants, arrivez avec des béquilles !!!

L'anesthésiste nous fait une petite visite. Elle nous explique que pour elle tout s'est bien passé. Nous en profitons pour lui demander un calmant pour la nuit, elle laisse des consignes pour donner à Quentin de l'atarax en cas de besoin.

Dans l'après midi, Quentin est libéré de la perfusion mais elle ne l'a pas trop dérangé dans l'ensemble.

En fin d'après midi, Quentin reçoit la visite de son grand frère. Ce dernier est un peu jaloux de tous les cadeaux que son frère a eu mais bon, il admet qu'il n'a pas très envie d'échanger les rôles.

Deuxième passage de la kiné, nous avons pu nous procurer des béquilles. Quentin marche de nouveau jusqu'à la porte. C'est difficile pour lui car la position de son pied a changé. En plus de la douleur et de l'appareillage, il a aussi une nouvelle position de pied à appréhender, en fait il va devoir ré-apprendre à marcher.

La nuit approche, nous regardons un film et essayons de dormir ... Nouvelle crise de panique, malgré l'atarax qui semble assez inefficace. On essaye de regarder la télé mais ce n'est pas génial non plus, on chantonne, on discute .... Finalement Quentin s'endort vers minut et fait une nuit complète jusqu'à 8 heures le lendemain.

20 septembre - Jour J+1

Quentin se réveille en forme et attaque le journée par le petit déjeuner

Le programme du jour est le suivant: 2 séances de kiné, une le matin et une le soir pour bouger un peu la jambe mais on reste au lit, une radio de contrôle pour s'assurer que tout est en place.

Quentin ne souffre pas trop, il a l'efferalgan dans la perfusion qui est renouvelé toutes les 6 heures.

Papa et Maman sont là pour s'occuper tout au long de la journée: jeux de société, activités diverses et télévision au programme.

Pour la séance de kiné du matin, nous faisons la connaissance de Fred, une jeune femme très sympa qui nous explique que le but du jour est de bouger un peu le genou, la cheville et lever la jambe. Pas de marche prévus aujourd'hui. Les exercices consistent à:

  • lever la jambe depuis la hanche
  • plier le genou
  • appuyer sur la main de Fred posée sous le genou
  • lever les orteils
  • baisser les orteils
Ce matin, les sensations sont revenues et Quentin force beaucoup lors de la séance. La "punition" ne se fait pas attendre, 45 mn après la kiné Quentin a très très mal. Après l'avoir prévenu des potentiels effets secondaires de la morphine (vomissements) et après de longues minutes d'hésitation, il appuie sur le bouton pour délivrer de la  morphine dans la perfusion. Environ 15 mn plus tard, la morphine fait effet et Quentin se calme. C'est un moment très difficile pour les parents aussi de voir son enfant souffrir mais on est là, on l'accompagne, on le soutient, on le rassure.

Le chirurgien passe en fin de matinée, on lui raconte tout ça et on lui demande combien de temps vont durer les grosses douleurs. La réponse : 2 ou 3 jours et ensuite ça va aller mieux. Il n'y a plus qu'à patienter et soulager.

A midi, arrivée du brancardier pour aller passer la radio. C'est papy qui est en visite qui va accompagner Quentin à la radio. Tout se passe bien et le résultat de la radio est assez impressionnant. Ce qui se cache sous le bandage semble énorme par rapport à son petit os.



L'après midi, Quentin appuie un peu de temps en temps sur la pompe à morphine mais de manière très raisonnable, aucun effet secondaire à signaler. Il ne souffre plus beaucoup mais redoute le deuxième passage de la kiné. Il ne fait pas trop les exercices tout seul de peur d'avoir mal.

En fin d'après midi, retour de la kiné. L'infirmière lui a raconté la douleur du matin et elle fait une séance beaucoup plus légère. Il n'y aura pas de grosse douleur à la suite.

Maintenant que Quentin est passé par tous les stades de la douleur, il comprend mieux l'échelle de douleur. Nous avons fixé une échelle sur 6 pour la mesure. Sans hésiter, après la séance du kiné du matin Quentin était à 6, le reste du temps il navigue entre 2 et 3 mais il gère très très bien.

La journée se termine et Quentin n'est pas fatigué. Il est resté couché toute la journée, n'a rien fait. En plus maintenant que la douleur s'est réveillée, il ne peut plus se mettre sur le côté ou le ventre pour dormir, il va falloir dormir sur le dos.

Papa part dormir à l'extérieur, nous prenons le temps de regarder un petit film et nous éteignons la lumière pour la nuit mais la nuit ne va pas être facile.

Après avoir un peu dormi Quentin se réveille et commence à se plaindre, il a mal. Nous appelons l'infirmière, elle commence par lui redonner de l'efferalgan mais 45 minutes plus tard ça ne va pas mieux. Nous rappelons l'infirmière qui lui ajoute du profenid dans la perfusion. Je demande s'il est possible de lui donner un calmant, elle me répond qu'elle n'a aucune prescription dans ce sens donc non. Elle me conseille de lui mettre la télé pour détourner son attention. Coup de bol ça marche, Quentin regarde 15 mn, se calme et se rendort jusqu'au matin.

19 Septembre 2016 - Jour J

Et voilà, nous y sommes.

Quentin n'a pas eu d'opération de remise en place de la cheville, c'est donc directement l'allongement.

Après un visite chez l'orthopédiste en début d'été, la date de l’intervention est fixée au lundi 19 septembre, après la rentrée des classes.

Rendes-vous réglementaire avec l'anesthésiste 10 jours avant. Nous rencontrons un monsieur très gentil et très rassurant. Il explique à Quentin qu'il va être endormi au masque (il lui fait même choisir le goût - fraise tagada) et qu'ensuite, ce n'est qu'une fois endormi qu'on lui posera la perfusion.
Il lui explique également qu'on va lui endormir très fort le bas de la jambe et qu'il ne la sentira plus à son réveil. C'est normal, tout rentrera dans l'ordre ensuite.
Il m'explique à moi que c'est un genre de péridurale concentrée sur le bas de la jambe et ça se fait avec une sorte d'infiltration. (ça s'appelle un "bloc").
Après la visite, petit passage chez l'infirmière pour une prise de sang. Quentin a tout juste le temps de penser à la prise de sang et c'est déjà terminé. Bref, nous quittons la clinique avec un Quentin plutôt rassuré. Il avait très peur de la perfusion mais maintenant qu'il sait qu'il sera endormi tout va bien.

Lundi 19 septembre, nous avons rendez-vous à l’hôpital à 13 heures. Quentin a pu prendre un petit déjeuner puis juste un verre d'eau avant de partir. Il a pris une douche à la bétadine la veille et le matin.

13h: Arrivée à la clinique. Nous allons dans la chambre et Quentin se met en pyjama. Le stress monte d'un cran mais l'attente va être longue

14h30: Première visite de l'infirmière qui lui donne la prémédication: de l'atarax. Avec l'attente, le stress était un peu tombé. La prémédication ne semble pas super efficace mais Quentin est calme donc pas de problème

16h: Arrivée du brancardier, départ pour le bloc opératoire

Avec Doudou, lui aussi équipé de son bracelet



Pas super rassuré mais toujours calme. Nous ne le savons pas encore mais il y a du retard et Quentin va attendre dans le couloir et avoir le temps de discuter avec des infirmiers et infirmières, le chirurgien, l'anesthésiste... Tout le monde nous a raconté ensuite qu'il était très calme et très courageux. Il a étonné le chirurgien par son sang froid.

Nous sommes prévenus qu'il risquait de rester longtemps en salle de réveil et qu'il ne fallait pas s'inquiéter. L'infirmière nous dit qu'elle appellera la salle de réveil pour nous rassurer.

18h30: L'infirmière appelle en salle de réveil. L'opération s'est bien passée et Quentin dort pour l'instant

20h30: retour en chambre d'un Quentin à moitié endormi qui n'a qu'une idée en tête:remettre son bas de pyjama. Nous le rhabillons et en profitons pour découvrir l'énorme bandage qui entoure sa jambe. L'infirmière lui touche le pied: aucun sensation, ce n'est pas encore réveillé. Quentin a une perfusion avec de l'efferalgan et une pompe à morphine. Il parait qu'on lui a expliqué comment ça marche mais il ne se rappelle de rien. Comme il ne souffre pas, ce n'est pas important pour l'instant. Le principe est simple, on appuie sur le bouton pour délivrer une dose de morphine, la pompe est programmée pour ne pas délivrer plus d'une dose par tranche de 10 mn. Il se rendort.



Le chirurgien passe nous voir et nous explique que tout s'est bien passé.
L'os était tordu: il a découpé pour que ça soit maintenant droit. La jambe était également "vrillée" il a donc remis dans l'axe le haut et la bas de la jambe. Il a posé le fixateur externe à l’intérieur de la jambe, à mi chemin entre le coté et le dessus de la jambe.

1h: premier vrai réveil de Quentin. Je lui gratte le pied, il ne sent toujours rien. On appelle l'infirlière pour une petite collation. Pas de douleur. On se recouche. Il arrive à se coucher sur le côté vu qu'il n'a pas mal, il ne sait pas dormir sur le dos.

4h: deuxième réveil. Quentin en a marre de dormir. Je lui touche le pied, il sent comme du sable, les sensations sont en train de revenir. Il n'a toujours pas mal et nous finissons la nuit en somnolant tranquillement.